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Soutenue par des Suisses, une fusée congolaise rêve de tutoyer les étoiles

Passionné par l’espace, le Suisse se rend en République Démocratique du Congo pour rencontrer Jean-Patrice Kéka. Créateur de l’entreprise « Développement Tous Azimuts » (DTA), cet ingénieur a pour objectif de mettre en orbite des satellites depuis la République démocratique du Congo (RDC).

Déjà trois fusées lancées

L’homme n’en est pas à son coup d’essai. Son programme spatial « Troposphère » a déjà lancé trois fusées, dont une première en 2007 qui atteint 1500 mètres.

Si la seconde en 2009 décolle jusqu’à 15 km d’altitude, la troisième, objet du reportage de 2009, dévie de sa trajectoire et s’écrase. Pas de quoi décourager l’ingénieur qui s’attelle depuis à la conception de la fusée Troposphère 6. « Il y a quelque chose de dingue dans cette volonté de faire un programme spatial, ce qui est pratiquement le sommet du rêve technologique dans un pays où c’est un oxymore« , admire le metteur en scène lausannois, qui décide de réaliser un reportage sur le travail de Jean-Patrice Kéka.

Pour aider le projet à se concrétiser, Christian Denisart et Daniel Wyss, réalisateur au sein du collectif Climage, lancent en 2018 un projet de financement participatif en Suisse. Le crowdfunding n’aboutit pas, mais fait connaître le programme spatial congolais.

Une fusée à 50’000 francs

Une nouvelle levée de fonds en ligne sera lancée début février, avec la venue à Lausanne de l’ingénieur congolais. Son objectif : récolter 10’000 francs pour compléter les 50’000 nécessaires à la construction de la fusée.

Un montant dérisoire, mais suffisant, explique l’ingénieur congolais à la RTS: « C’est faisable grâce à une approche que nous avons développée ici et que j’appellerais « approximations multiples », très empirique, parce qu’on ne dispose pas des moyens nécessaires pour faire comme les autres. »

Pour éviter des coûts de fabrication exhorbitants, l’équipe de 20 personnes utilise les moyens du bord en les perfectionnant. Pour les fusées test, des boîtes à la lait ont servi de fuselage, et les composants électroniques récupérés dans des décharges.

Si les fonds nécessaires sont trouvés, le lancement de la fusée Troposphère 6 se fera cet été, assure Jean-Patrice Kéka. Cette dernière sera haute de 15 mètres, composée de 3 étages, et équipée d’un petit satellite pour prendre des photos de la Terre, au cas où les 200 kilomètres d’altitude sont atteints.

À son bord, également, un rongeur pour tester les réactions biologiques, dans l’espoir de développer un jour du tourisme spatial.

S’il rêve des étoiles, Jean-Patrice Kéka sait que son programme a des répercussions concrètes et positives sur son pays. « Nous créons beaucoup de vocations chez les étudiants, qui prennent conscience qu’ils peuvent aussi devenir scientifiques. » Au-delà d’inspirer les futures générations, des avancées technologiques développées par son équipe, comme de petit panneaux solaires, pourraient améliorer le quotidien d’une partie de la population en leur prodiguant de l’électricité la nuit.

Mais surtout, dans un pays où la population ne récupère qu’une part infime des ressources minérales dont elle dispose, Jean-Patrice Kéka « rêve de lui offrir les trésors qui se trouvent au-dessus de nos têtes, qui nous font regarder plus haut, plus loin. »

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