Actualités

đŸ‡«đŸ‡· VirĂ© de son labo pour s’ĂȘtre opposĂ© aux thĂ©ories « dĂ©coloniales » de l’extrĂȘme gauche anti-blancs

Au lendemain de la publication, dans Le Point, de l’appel de 80 intellectuels sur « le dĂ©colonialisme, une stratĂ©gie hĂ©gĂ©monique », StĂ©phane Dorin, sociologue citĂ© dans cette tribune qui dĂ©nonce « la stratĂ©gie d’entrisme des militants dĂ©colonialistes dans l’enseignement supĂ©rieur », a Ă©tĂ© Ă©vincĂ© de son laboratoire, le groupe de recherches sociologiques sur les sociĂ©tĂ©s contemporaines (Gresco). « Je viens d’ĂȘtre exclu aujourd’hui de mon labo Ă  l’universitĂ© de Limoges, le mĂȘme jour oĂč l’on apprend la nomination de l’amie de Houria Bouteldja, la dĂ©putĂ©e DaniĂšle Obono, au conseil d’UFR de science politique de Paris-I », a publiĂ© le chercheur sur Facebook, dans un message oĂč il affirme avoir Ă©tĂ© remerciĂ© « pour non-compatibilitĂ© scientifique ». Ce dĂ©part, s’il n’est pas directement imputable Ă  la publication de cette tribune, intervient sur fond de tensions, en particulier autour du virage dĂ©colonial pris par certains enseignants-chercheurs dans cette unitĂ©.

Les premiĂšres crispations sont apparues publiquement l’annĂ©e derniĂšre, Ă  l’occasion d’un « sĂ©minaire d’Ă©tudes dĂ©coloniales » organisĂ© Ă  l’universitĂ© de Limoges. Les organisateurs de ce rassemblement de chercheurs y avaient invitĂ© la fondatrice du Parti des indigĂšnes de la RĂ©publique (PIR), Houria Bouteldja, personnalitĂ© notoirement connue pour ses thĂšses racialistes et ses obsessions antisionistes. C’est Ă  cette occasion que le sociologue StĂ©phane Dorin avait publiĂ© une lettre ouverte, citant quelques dĂ©clarations de la militante politique : « La blanchitĂ© est une forteresse, tout Blanc est bĂątisseur de cette forteresse », « Si la femme noire est violĂ©e par un Noir, c’est comprĂ©hensible qu’elle ne porte pas plainte pour protĂ©ger la communautĂ© noire », ou encore « L’homme arabe qui fait son coming out, c’est un acte de soumission Ă  la domination blanche ». Ce courrier rendu public avait suscitĂ© de vives rĂ©actions, dont celle de la ministre de la Recherche FrĂ©dĂ©rique Vidal : « J’appelle les universitĂ©s Ă  la vigilance. Quand des thĂšses racistes et antisĂ©mites sont propagĂ©es en leur sein, c’est notre pacte rĂ©publicain qui est menacĂ©. » Le sĂ©minaire, d’abord dĂ©fendu par la prĂ©sidence de l’universitĂ©, avait fini par ĂȘtre annulĂ©.

Exclusion

Une ancienne prof de Limoges tĂ©moigne sous le couvert de l’anonymat : « J’ai constatĂ© dans cette fac une radicalisation du militantisme bourdieusien chez certains profs. J’ai vu des gens proches du marxisme se transformer en partisans des rĂ©unions non mixtes (ndlr : interdites aux blancs), se mettre Ă  dĂ©fendre l’idĂ©e que l’antisĂ©mitisme des banlieues Ă©tait une invention ou devenir obsĂ©dĂ©s par l’islamophobie. » L’enseignante Ă©voque un « militantisme camouflĂ©, cherchant Ă  s’affranchir de l’esprit des LumiĂšres, de la modernitĂ©, et cherchant Ă  instaurer une relecture de l’histoire sur des critĂšres de race ». Aujourd’hui rattachĂ©e Ă  une autre universitĂ©, elle dĂ©plore que la recherche soit « devenue un produit marketing comme un autre ». « Les Ă©tudes dĂ©coloniales offrant un peu de visibilitĂ© aux petites universitĂ©s, cela pourrait expliquer leur succĂšs. »

StĂ©phane Dorin – qui Ă©tait en congĂ© maladie lorsque l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale s’est rĂ©unie et qui n’a donc pas pu prĂ©senter sa dĂ©fense – affirme avoir subi des pressions croissantes depuis l’affaire Bouteldja de l’annĂ©e derniĂšre. Il avait demandĂ© Ă  changer de laboratoire, avant de se raviser. Alors mĂȘme qu’il avait retirĂ© sa demande et que ses collĂšgues, comme l’autoritĂ© de tutelle, en Ă©taient informĂ©s, son dĂ©part a malgrĂ© tout Ă©tĂ© soumis au vote… Ce qui revient Ă  l’exclure, un phĂ©nomĂšne rarissime dans le milieu universitaire. « L’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale n’a fait qu’acter cette situation pour Ă©viter un enlisement », avance au Point Choukri Ben Ayed, codirecteur du centre de recherche, qui Ă©voque « les mensonges figurant dans le message {Facebook} de M. Dorin ». Pourtant, un tĂ©moignage Ă©crit relatant l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale fait Ă©tat d’une nette volontĂ© de trouver un moyen lĂ©gal d’exclure StĂ©phane Dorin : « M. Ben Ayed argue du fait que la rĂ©tractation de M. Dorin n’a aucune valeur juridique, car elle a Ă©tĂ© faite par mail et que le courrier prĂ©vaut sur le mail », prĂ©cise le document.

HarcĂšlement moral

Dans un Ă©change de mails, la prĂ©sidence de l’universitĂ© de Limoges qualifie le vote de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du laboratoire de « prise de position ». Ce vote ne faisait que « rĂ©pondre Ă  la sollicitation de monsieur Dorin de quitter ce laboratoire par courrier le 24 avril 2018 », sollicitation qui a Ă©tĂ© nĂ©anmoins « retirĂ©e par la suite », consent le prĂ©sident de l’universitĂ© de Limoges, Alain CĂ©lĂ©rier, qui prĂ©cise : « La position de l’Ă©quipe est un Ă©lĂ©ment qui permettra au conseil acadĂ©mique restreint d’Ă©ventuellement poursuivre la procĂ©dure de changement de laboratoire, dĂšs que nous aurons pu nous entretenir avec M. Dorin Ă  la fin de son congĂ©. » (…)

Source : Le Point


En savoir plus sur Notre Quotidien

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *