Culture Histoire

#Dijon 🇫🇷 DĂ©couverte de pièces de monnaie « rarissimes Â» datant du Moyen Ă‚ge

C’est un véritable trésor, qui a été exhumé en janvier dernier : un dépôt métallique consistant en une série de 34 monnaies, dont 10 en or, le reste en argent. Il était contenu dans une petite boîte modeste en bronze dont quelques vestiges subsistent. Il a été trouvé à l’occasion d’un diagnostic archéologique réalisé avant la construction d’un immeuble. Les monnaies seront présentées à Dijon le 15 juin, lors des Journées nationales de l’archéologie. Et, à terme, elles seront exposées au musée archéologique de Dijon.
Ce dĂ©pĂ´t est d’un grand intĂ©rĂŞt numismatique. (…) Les monnaies prĂ©sentent une certaine homogĂ©nĂ©itĂ©. Chronologiquement, leur annĂ©e d’émission les place dans la deuxième moitiĂ© du XVe siècle. La plus ancienne est une monnaie en or du Brabant (actuelle Belgique), Ă©mise entre 1432 et 1467. La plus rĂ©cente est une monnaie en or d’Innocent VIII, Pape de 1484 Ă  1492.
« Ă€ cette Ă©poque, le roi de France Charles VIII, avait interdit les monnaies Ă©trangères dont il espĂ©rait rĂ©cupĂ©rer le mĂ©tal prĂ©cieux pour financer ses guerres, rappelle StĂ©phane Alix. Toutes ces pièces, fabriquĂ©es en argent pur ou prĂ©sentant un taux d’or très Ă©levĂ©, avaient donc Ă©tĂ© cachĂ©es pour leur valeur mĂ©tallique. Â»
La plupart semblent avoir très peu circulé. La majorité de ces pièces a été émise hors de Bourgogne, dans les états du Saint-Empire (Brabant, duché de Savoie, Palatinat) et les principautés italiennes (Milan, États pontificaux, Ferrare, Venise). Une seule pièce du royaume de France a été identifiée (Louis XI). On retrouve une grande proportion de monnaies italiennes, en particulier des pièces lourdes appelées testons, en argent milanais des Sforza.
Ces monnaies témoignent souvent, en particulier chez les princes italiens, d’une forte personnalisation de l’iconographie, héritée pour partie des codes de l’Empire romain. Ce renouveau iconographique participe des styles de la Renaissance italienne. Il s’agit également souvent de pièces lourdes, qui montrent la puissance de ces seigneurs et leur volonté d’en faire des monnaies de référence. […]
L’ensemble constitue également un précieux témoignage sur la fréquentation du lieu à la fin du XVe siècle. L’origine des monnaies, la relative richesse du lot – peut-être des économies familiales réalisées petit à petit, sur une période d’une quinzaine d’années – renvoient à la sphère sociale marchande, au monde du négoce européen. Les lieux d’émission couvrent des territoires qui jouent un rôle moteur dans le commerce européen de l’époque ou qui sont en connexion avec le monde bourguignon (Brabant, Italie du Nord).
Le pendentif associé au dépôt évoque, lui, la sphère privée du couple. Caractéristique des médaillons de mariage de la fin du Moyen Âge, il arbore les monogrammes V et C réunis par une cordelière en or. À l’image des nombreux bijoux reproduits sur les portraits de l’époque, il comprenait sans doute une perle suspendue. Plus modeste que les parures affichées dans les cours princières ou ducales, ce monogramme montre un glissement de l’usage depuis la noblesse vers une frange moins prestigieuse de l’aristocratie ou de la bourgeoisie aisée.
« Les circonstances prĂ©cises du dĂ©pĂ´t demeurent incertaines, mais cette poignĂ©e de monnaies reflète cette fin de siècle Ă  Dijon Â», estime StĂ©phane Alix. C’est en effet l’époque de la chute de Charles le TĂ©mĂ©raire, de l’annexion du duchĂ© de Bourgogne et de l’arrivĂ©e des troupes du roi de France dans les murs de Dijon alors que, par-delĂ  les Alpes, se fait entendre le bruit des guerres d’Italie.
Source : La Croix

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