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L’Autriche menace de fermer sa frontière avec l’Italie si elle continue d’accueillir des migrants en Europe

Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz a appelé aujourd’hui l’Italie, soumise à d’importants flux migratoires, à ne plus transférer sur le continent les migrants débarquant sur ses îles pour ne pas favoriser le trafic d’êtres humains.

« Nous espérons que soit mis fin au transfert régulier des migrants illégaux entre les îles italiennes comme Lampedusa et le continent italien », a déclaré le ministre à l’issue d’un entretien à Vienne avec son homologue Angelino Alfano auquel il a dit avoir transmis ce message.

Permettre à ces demandeurs d’asile, en leur faisant quitter leurs ports d’arrivée, « de poursuivre leur route vers le Nord, n’a pas uniquement pour conséquence de mettre sous pression l’Europe centrale, mais aussi d’inciter de nouveaux migrants au départ, de faire gagner plus d’argent aux trafiquants et d’augmenter le nombre de naufrages », a ajouté M. Kurz qui s’exprimait devant des journalistes.

« Les missions de secours en mer de migrants ne doivent plus être considérées comme un ticket pour l’Europe centrale », a ajouté le ministre conservateur qui s’était distingué en 2015 par son opposition à la politique d’ouverture temporaire des frontières encouragée par la chancelière allemande Angela Merkel.

M. Kurz, 30 ans, qui briguera la chancellerie à l’occasion des législatives autrichiennes en octobre, a multiplié ces derniers mois les appels à « fermer la route migratoire méditerranéenne » à destination de l’Europe en ramenant les migrants à leur point de départ en Libye plutôt qu’en les débarquant en Italie.

Le ministre autrichien avait été l’un des instigateurs de la fermeture de la route migratoire des Balkans début 2016 alors que son pays s’était retrouvé, comme l’Allemagne, parmi les principales destinations d’accueil des demandeurs d’asile.

Avec son collègue de l’Intérieur, il a prévenu début juillet que l’Autriche était prête à mettre en place des contrôles renforcés, voire à fermer sa frontière sud avec l’Italie si la pression migratoire, stable à ce jour, augmentait, ce qui avait provoqué une vive colère de Rome qui dénonce régulièrement le manque de solidarité européenne sur l’accueil des migrants.

Le Figaro

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