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Le groupe de rock libanais Mashrou’Leila menacé et chassé au nom du Christ

Après avoir fait face à une interdiction en Jordanie voulue par les Frères musulmans et révélé des violences en Egypte, au nom de l’islam, le groupe de rock libanais Mashrou’Leila se trouve chassé du festival de Byblos, au nom du christianisme et sur fond de menaces de mort à peine voilées.

Ce que tous ces religieux reprochent à Mashrou’Leila ? Des paroles qu’ils estiment blasphématoires, et l’homosexualité assumée du chanteur. Les organisateurs du festival ont lancé un appel au gouvernement libanais, dont on espère une réaction pour défendre la plus élémentaire des libertés. Mais ne pourrait-on pas espérer aussi un sursaut de dignité et de bon sens de la part de l’Eglise ? (…)

Sous la pression notamment de l’archevêché de Jbeil et de partis politiques chrétiens, les organisateurs du festival ont dû annuler le concert de Mashrou’Leila « afin d’éviter une effusion de sang et dans le but de préserver la sécurité et la stabilité. » (ndlr : les mêmes menaces larvées que par les « musulmans modérés »). Parce que le chanteur Hamed Sinno a posté en 2015 une image associant la Madone et Madonna, parce qu’il est homosexuel, parce que certains jugent ses paroles blasphématoires et satanistes.

Que les croyants prennent garde…

Mais qui est au service de Satan ? Qui vénère véritablement le Mal ? Un chanteur qui dénonce la déification des idoles en puisant dans la symbolique religieuse pour faire jaillir le cri de son âme ? Ou ceux qui broient les esprits, torturent les corps et étouffent les cœurs au nom de Dieu, de Torquemada à l’Etat Islamique en passant par les barbares qui jusque dans nos rues persécutent les homosexuels, enferment les femmes et empoisonnent l’esprit des enfants ?

Que les croyants prennent garde, quelle que soit leur religion ! Parfois, l’image qu’ils donnent de leurs dieux est infiniment plus blasphématoire que tout ce que peuvent dire, écrire ou faire les incroyants. L’obscurantisme, le fanatisme, l’obsession du contrôle social au détriment de la spiritualité, en somme tout ce que les Anciens appelaient « superstition », « voilà ce qui en pousse certains à dire : mieux vaudrait qu’il n’y ait pas de dieux que des dieux qui se réjouissent de tels comportements ! » (Plutarque, De la superstition)

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