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RAPPEL : Jawad n’avait été condamné qu’à 8 ans de prison pour le meurtre volontaire et au tranchoir de David

Source – L’article date de 2008 et de la condamnation de Jawad.

JAWAD BENDAOUD, ce jeune de 22 ans jugé pour le meurtre de David, son « meilleur ami » mort à 16 ans d’un coup de tranchoir en plein thorax, a été condamné à huit ans de prison, hier soir, par la cour d’assises de Bobigny. Une sanction accueillie avec colère par les amis de David, qui a payé de sa vie sa tentative d’empêcher Jawad de s’en prendre à un autre jeune, qu’il soupçonnait d’avoir volé un téléphone portable.

Une peine accueillie en revanche par la maman de David avec la retenue qu’elle a toujours montrée. « Cela ne me rendra pas David, mais il est important qu’il aille en prison, car, au moins, ce temps-là lui permettra de réfléchir. Aujourd’hui Jawad n’a toujours pas cette conscience », estime Emilie-Rose, persuadée que « s’il recouvrait la liberté aujourd’hui, il risquerait d’y avoir d’autres victimes. »

L’avocat général avait réclamé douze ans

Les jurés sont aussi allés en deçà des réquisitions de l’avocat général, qui demandait hier matin douze ans de réclusion contre un jeune homme dont le coup de couteau restait un geste tout à fait volontaire. Violent, et à un endroit du corps où le risque de blesser s’en trouvait décuplé. « Ce n’était pas un homicide volontaire, a consenti Haffide Boulakras, descendu de son estrade pour mieux parler aux jurés. « Jawad Bendaoud n’a pas voulu cette issue, mais on ne peut faire abstraction de sa personnalité, du contexte alourdi par cette personnalité impulsive et très nerveuse. »

Ainsi, lorsqu’il s’est rué dans l’épicerie-boucherie de la rue Corbillon, cet après-midi-là, obnubilé par sa colère, Jawad était déterminé. « Il savait ce qu’il allait trouver », insiste l’avocat général. Tout comme il a volontairement frappé, « quelle que soit la personne qu’il avait en face de lui, il était dans l’état d’intervenir contre quiconque l’empêcherait ». Mais, plus que tout, les deux années écoulées depuis le drame n’ont pas conduit l’accusé sur le « chemin de la réhabilitation ». Pour l’avocat général, au moment d’aborder la question de la peine, les jurés ne devaient pas se satisfaire des regrets, même profondément sincères.

Car, depuis ce 26 décembre 2006, a-t-il expliqué, « Jawad n’est toujours pas dans la reconnaissance absolue de son geste, il est toujours dans un discours de déresponsabilisation, parle du drame comme d’une chose vécue, mais dont il ne se voit pas acteur. »

Exagérant l’amitié qui le liait à David, invoquant sa forte consommation de cannabis, Jawad Bendaoud cherchait surtout, selon Haffide Boulakras, à s’exonérer.

L’avocat de Jawad a eu bien du mal, après une telle explication, à convaincre les jurés que l’impulsivité de Jawad ne se déclenchait « que sur des valeurs positives, le sentiment d’injustice, non par vengeance ou par délinquance ».

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