Pourquoi il faut en finir avec l’expression « racisme anti-Blancs ».
Qu’est-ce que sous-entend en réalité l’expression “racisme anti-Blancs” ? L’essayiste et journaliste Rokhaya Diallo décrypte cette (fausse) idée, et avance quelques pistes de réflexion.
« Racisme anti-Blancs. » D’un point de vue sociologique, l’expression apparaît comme une fiction, une aberration. Pourtant, sa récupération politique n’a rien de virtuel. Et pour cause. Depuis quelques jours, l’ancien joueur de football Lilian Thuram est accusé d’alimenter un supposé « racisme anti-Blancs ». […]
Traiter quelqu’un de « sale blanc » ou de « sale noir », est-ce vraiment la même chose ?
Ce n’est pas la même chose, parce que cela ne fait pas appel au même imaginaire. Ce n’est pas la même chose de se moquer du premier de la classe que du dernier. Si on dit à quelqu’un « sale premier de la classe », ce n’est pas la même chose que de traiter quelqu’un de « sale cancre ». Le dommage psychologique n’est pas le même. Le premier de la classe, quoi qu’il arrive, est le premier.
N’est-ce pas ici significatif de l’impossibilité de penser le racisme comme un tout, un système ?
Oui, cette réaction est aussi symptomatique de ce que l’on appelle « la fragilité blanche » (« white fragility »). Ce concept a été créé en 2011 par l’universitaire américaine Robin DiAngelo et dénonce le fait que les personnes blanches ont grandi dans des sociétés qui les protègent de tout stress lié à leur couleur de peau. Elle explique comment un minimum de stress racial devient alors pour celles-ci intolérables. Il en résulte bien souvent des réactions de défense, comme de la colère ou de l’opposition. […]
Les Inrocks via fdesouche
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