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#Chambéry 🇫🇷 Un homme de 28 ans condamné pour préparation d’un acte de terrorisme

Ce Chambérien de 28 ans, fasciné par Moahmed Merah, avait notamment envoyé un SMS à ses proches en juin 2018 laissant croire qu’il s’apprêtait à passer à l’acte.

Un homme de 28 ans a été condamné vendredi soir à trois ans d’emprisonnement, dont un avec sursis simple, par le tribunal correctionnel de Chambéry, pour apologie et préparation individuelle à la commission d’un acte de terrorisme.

« Dites bien à tout Chambéry que je n’ai pas peur de la mort, la mort est belle, je l’attends avec impatience. » Naïm K., Chambérien jusqu’ici sans casier judiciaire, avait envoyé ce SMS à des contacts, en juin 2018, leur demandant aussi d’effacer son numéro.  « Demain, vous serez fiers de moi. Si quelqu’un cherche après moi, ne dis rien du tout », avait-il ajouté à l’un d’eux.

« J’étais pas bien », s’est justifié ce jeune homme athlétique depuis le box des prévenus. Comparaissant pour préparation individuelle à la commission d’un acte de terrorisme, apologie publique d’un acte de terrorisme, détention et acquisition d’arme de catégorie B et de munitions, cet éducateur sportif a tenté d’apporter une réponse à chaque élément troublant. Son voyage à Toulouse d’abord, depuis Pau, en direction de Chambéry. Dans la ville rose, en 2017, il s’arrête rue Sergent-Vigné, là ou Mohamed Merah avait été neutralisé en 2012. Il prend une photo, conservée dans son téléphone. Sur Snapchat, il y ajoute deux émoticônes, un cœur et un biceps, ainsi que la mention « Moha, que Dieu lui pardonne, les hommes vrais ».

Une fascination pour Mohamed Merah

Il raconte Ă  l’audience « à cette Ă©poque, je lisais des livres sur cette histoire-là », comme sur d’autres faits divers. Il avait eu « envie d’aller voir ». La phrase ajoutĂ©e sur la photo ? « De la provocation. » Sur Facebook, un temps, il utilise le nom d’Abou Youssouf, le nom de guerre de Merah : « pure coĂŻncidence », affirme-t-il. Le bonnet noir Ă  franges noires et blanches identique Ă  celui du « tueur Ă  scooter » ? Il l’avait achetĂ© « pour rigoler, faire le zouave » . Dans son tĂ©lĂ©phone, NaĂŻm K. a aussi une photo de Abri Essid, demi-frère de Mohamed Merah. Dans son ordinateur, un article de LibĂ©ration sur les nĂ©gociations du Raid avec Merah. Chez lui, sont retrouvĂ©s plusieurs livres sur Merah, l’islam, le grand banditisme, ainsi qu’une arme, des munitions et un sabre japonais.

« C’est cette accumulation de choses qui a fait que vous avez suscité beaucoup d’inquiétudes », résume la présidente du tribunal Aude Favoulet, rappelant que l’enquête avait commencé par l’alerte d’un informateur anonyme.  Lui fait valoir « un trop plein », alors qu’il n’avait plus d’emploi et était en pleine séparation d’avec sa femme. Début 2018, il avait brièvement vu un psychologue, explique son défenseur Me Archibald Celeyron. « Je regrette et condamne les actes de Mohamed Merah, ils n’ont rien à voir avec l’islam (…). Moi, je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à personne », assure Naïm K.

Le profil du « loup solitaire »

Il avait d’ailleurs assisté aux obsèques d’Ahmed Merabet, policier tué par les frères Kouachi en janvier 2015, qui était un cousin éloigné de son père. Pour la vice-procureur de Chambéry Mélanie Callec, Naïm K. a le profil du « loup solitaire ». « Il est certes inséré, mais extrêmement fragile. » Elle a requis cinq ans d’emprisonnement. Le tribunal a par ailleurs condamné l’autre homme, de 32 ans, qui lui avait fourni l’arme, à douze mois d’emprisonnement, dont six mois avec sursis simple.

Europe 1 via fdesouche


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