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Info – Elle se retrouve devant la justice pour avoir décapité un diable à Rennes-le-Château

« Il semblerait que mon acte ait réveillé la légende de Rennes-le-Château… » Un regain d’intérêt dont la commune se serait sans doute passée, tout comme les 7 712 € de frais nécessaires à la restauration des deux statues, et du bas-relief de l’autel de l’église Sainte-Marie-Madeleine, dégradés le 23 avril.
Après un renvoi prononcé le 8 septembre, c’est donc pour « dégradation d’un édifice affecté au culte » qu’une femme de 37 ans, originaire de Quillan et résidant à Lavelanet, en Ariège, comparaissait hier à la barre du tribunal correctionnel de Carcassonne.
Un procès hors-norme, débuté par la récusation de son avocate par la prévenue, avant d’amorcer une longue explication de son geste. Des dires où ésotérisme, théologie et géopolitique se sont mêlés, dans une confusion totale et parfois… inquiétante. En ce jour de premier tour d’élection présidentielle, celle qui s’imagine aujourd’hui être perçue de tous comme « la tortionnaire du diable » avait pénètré dans l’église, déposant un exemplaire du Coran au sol et décapitant la statue du démon Asmodée ainsi que celle de Marie-Madeleine, à l’aide d’une hache.

Vêtue de blanc, le visage dissimulé sous un masque vénitien, elle aurait commis cet « acte prémédité et réfléchi dans un but symbolique et pour faire un coup de pub pour un livre sur lequel je travaille depuis 25 ans ». Un livre que celle qui affirmera également être l’ancienne compagne de « Sabri Essid, le demi-frère de Mohamed Merah » présente comme « un travail de corrélation théologique entre les trois livres saints ». Un acte « symbolique » que cette décapitation, « pour montrer la destruction du mal incarné », mais aussi suite à un ras-le-bol « de voir les décapitations à l’étranger, faites par les Saoudiens ou des gens comme le père de mon fils ».

Une longue litanie et des errances illuminées qui perdureront tout au long de l’audience, relatées de manière calme et posée, sans que l’on ne puisse faire la part du vrai et du faux entre ces voyages à Médine ou La Mecque. De la présidente du tribunal au ministère public qui souligne des « explications farfelues », il est mis en avant le rapport psychiatrique réalisé lors de son placement à Limoux après les faits, et qui relève « une atteinte de la personnalité de type paranoïaque ». Pour sa part, le conseil de la commune, constituée partie civile, Me Hichem Laredj, est incrédule : « Vous êtes une femme intelligente… Je ne comprends pas comment on passe du secrétariat d’un cabinet d’avocats à ces faits. Dans un contexte particulier, quelques mois après Saint-Étienne-du-Rouvray, il y avait d’autres moyens de faire la promotion de votre livre. Votre cause n’est pas bonne et je pense que vous avez besoin de soins ».

Dans ses réquisitions, le substitut du procureur de la République, Eric Lapeyre a mis en avant « un aspect dangereux et toujours présent chez madame, qui fait craindre une réitération », avant de requérir 6 mois d’emprisonnement entièrement assorti du sursis et obligation de soins. Pour sa propre défense, la prévenue s’en est tenue à une déclaration : « Aujourd’hui, je souhaite officiellement rejeter la nationalité française pour demander la nationalité palestinienne ». Quant aux dommages causés : « Je ne paierai même pas un euro symbolique pour cette statue ». La décision a été mise en délibéré au 24 novembre.

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